bulletin scolaire bilanMême si le ministère a voulu ménager la chèvre et le chou, même s’il se coule dans le cadre du bulletin scolaire qu’il remplace, le nouveau bilan périodique amène pas mal de nouveautés. Celles-ci paraissent assez complexes au premier abord, mais il est facile en fait de s’y adapter. Cependant, la gestion informatique de ces nouveautés est complexe, en particulier quand il faut faire fonctionner ensemble l’application ministérielle LSUN, Pronote, Sacoche ou autre GEPI, tout en gardant la liberté pédagogique de mettre des notes ou non et de travailler en transdisciplinarité ou non.

Tout n’est pas encore bien cadré, et cela laisse parfois la place à des tentatives de figer les choses en fonction de problèmes techniques. La réforme du collège porte comme principe la confiance faite aux équipes et l’adaptation de celles-ci au terrain. Il faut donc se battre pour préserver cette autonomie des équipes.

Pour cela, il faut connaître ce que les textes définissent comme obligatoire. Tout le reste relève de la liberté des établissements, et donc des Conseils pédagogiques.

Questions de vocabulaire

La nouvelle évaluation est pensée sur toute la scolarité obligatoire. Un livret scolaire suivra donc l’élève de son entrée en CP à la classe de troisième.

Ce livret scolaire regroupera deux types de bilans :

– les bilans périodiques, correspondant grosso modo aux anciens bulletins trimestriels ;

– les bilans de fin de cycle, qui comme leur nom l’indique (c’est assez rare dans l’Education nationale pour être signalé), sont réalisés à la fin des cycle 2 (CE2), cycle 3 (6ème) et cycle 4 (3ème).

– On y ajoute aussi des attestations obtenues, PSC1 (premiers secours), ASSR 1 et 2, ASSN (attestation scolaire « savoir-nager »).

 

Les bilans de fin de cycle comportent 8 composantes :

– Les 4 objectifs de connaissances et de compétences du domaine 1 du Socle commun.

– Les 4 autres domaines du Socle commun.

En effet, le Socle commun est composé de 5 domaines :

– 1) les langages pour penser et communiquer ;
– 2) les méthodes et outils pour apprendre ;
– 3) la formation de la personne et du citoyen ;
– 4) les systèmes naturels et les systèmes techniques ;
– 5) les représentations du monde et l’activité humaine.

Chaque domaine est lui-même divisé en objectifs de connaissances et de compétences. Pour le domaine 1 par exemple, il s’agit de :

– comprendre, s’exprimer en utilisant la langue française à l’écrit et à l’oral ;
– comprendre, s’exprimer en utilisant une langue étrangère et, le cas échéant, une langue régionale (ou une deuxième langue étrangère) ;
– comprendre, s’exprimer en utilisant les langages mathématiques, scientifiques et informatiques ;
– comprendre, s’exprimer en utilisant les langages des arts et du corps.

Pour le détail, voir l’annexe du Décret n° 2015-372 du 31 mars 2015 relatif au socle commun de connaissances, de compétences et de culture

Dans le bilan de fin de cycle, chacune des 8 composantes est évaluée selon l’échelle suivante :

1. “ Maîtrise insuffisante ”.
2. “ Maîtrise fragile ”.
3. “ Maîtrise satisfaisante ”.
4. “ Très bonne maîtrise ” ».

Que doit-on indiquer dans le bilan périodique ?

Le détail en est indiqué dans les annexes de l’arrêté du 31 décembre 2015.

Détail de l’arrêté Précisions
Les bilans périodiques de l’évolution des acquis scolaires de l’élève comportent au moins : Cette liste n’est donc pas limitative. Il s’agit seulement d’un minimum. Cependant il faut bien avoir conscience que cela fait déjà beaucoup pour les équipes et les familles.
A noter que la périodicité de ces bilans est définie par le Conseil d’administration du collège (voir ici).
1. Un bilan de l’acquisition des connaissances et compétences et des conseils pour progresser. Il s’agit de l’équivalent de l’ancienne appréciation générale validée en Conseil de classe. Elle doit se concentrer sur les éléments du Socle commun.
2. Un suivi des acquis scolaires de l’élève qui mentionne, pour chaque enseignement :

– les principaux éléments du programme du cycle travaillés durant la période ;
– les acquisitions, progrès et difficultés éventuelles de l’élève ;
– la note de l’élève ou tout autre positionnement de l’élève au regard des objectifs d’apprentissage fixés pour la période.

Il s’agit de l’équivalent de l’ancienne appréciation par discipline et de la note trimestrielle correspondante. Cependant doivent y être indiquées les parties du programme travaillées. Deuxième nouveauté, l’accent est mis sur les acquisitions et les progrès. Enfin, il n’est plus obligatoire de mettre une note ; « tout autre positionnement » est possible.
A ce sujet, voir les conseils sur l’évaluation donnés par Eduscol :
modalités d’évaluation des acquis scolaires ;
principes d’action pour évaluer les acquis des élèves.
Malheureusement, il ne s’agit pas de textes règlementaires, mais juste de pages de site. C’est bien dommage !
A noter que le texte ne dit pas que la présentation doit se faire par discipline (= »enseignement »). Ainsi on peut préférer une présentation par connaissances et compétences transdisciplinaire, par éléments du socle donc, qui indique quels éléments du programme des disciplines ont été travaillés et évalués.
3. Une indication des actions réalisées dans le cadre de l’accompagnement personnalisé, ainsi qu’une appréciation de l’implication de l’élève dans celles-ci. L’AP est présenté aux familles en tant que tel. Cependant, il n’y a pas de communication de résultats, juste une appréciation de l’implication de l’élève.
4. La mention et l’appréciation des projets réalisés dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires, en précisant la thématique travaillée et les disciplines d’enseignement concernées. Pour les EPI (hors 6ème), une appréciation, sans plus de précision, est donnée. Comme pour les disciplines où il faut indiquer les éléments du programme travaillés, il faut préciser pour les EPI la thématique.
5. Le cas échéant, la mention et l’appréciation des projets mis en œuvre durant la période dans le cadre du parcours d’éducation artistique et culturelle, du parcours citoyen et du parcours Avenir. « Le cas échéant », donc seulement si ces parcours sont mis en place.
6. Le cas échéant, la mention des modalités spécifiques d’accompagnement en cours mises en place, parmi la liste suivante :

– dispositif spécifique à vocation transitoire prévu à l’article D. 332-6 du code de l’éducation ;
– plan d’accompagnement personnalisé (PAP) ;
– projet d’accueil individualisé (PAI) ;
– programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) ;
– projet personnalisé de scolarisation (PPS) ;
– unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) ;
– unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A) ;
– section d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA).

Il  s’agit juste de mentions. Aucune évaluation n’est précisée.
7. Pour la classe de troisième, la mention des vœux d’orientation et de la décision d’orientation. Sans doute seulement aux deuxième et troisième trimestres.
8. Des éléments d’appréciation portant sur la vie scolaire : assiduité, ponctualité ; participation à la vie de l’établissement. Sont notamment consignés, pour la période considérée :

– le nombre de demi-journées d’absences justifiées par les responsables légaux ;
– le nombre de demi-journées d’absences non justifiées par les responsables légaux.

 
  Le bilan périodique doit être visé par les familles. Il fait donc plus ou moins office de “fiche-navette”.

 

Comment s’articulent le bilan transmis aux parents et le Livret scolaire unique ?

Un modèle de bilan périodique a été proposé par le ministère, mais il n’a aucune valeur obligatoire. En effet, chaque établissement définit lui-même la forme du bulletin envoyé aux familles.

Cependant, pour permettre un suivi de chaque élève sur sa scolarité obligatoire, le contenu de ces bulletins doit être transmis à une application ministérielle centralisée et normalisée. C’est le Livret scolaire unique (LSUN). C’est lui et lui seul qui sera pris en compte pour le DNB et l’affectation post-troisième des élèves.

Contrairement à ce que l’on pourrait craindre, il ne faut pas faire le travail en double. Remplir le LSUN se fait normalement directement par les logiciels de type Pronote. Le détail technique est mis en ligne par le ministère (voir ici).

Le paramétrage est assez ouvert pour les établissements. Ainsi le chef d’établissement peut indiquer un choix entre une évaluation par notes ou par niveau de compétences pour l’établissement ou pour une classe.

Comment articuler bilan périodique et évaluation ?

Le discours ministériel est de laisser une grande liberté sur les modalités d’évaluation (voir sur ces deux liens modalités d’évaluation des acquis scolaires ;et principes d’action pour évaluer les acquis des élèves). Cependant il paraît logique, vue la façon dont les programmes sont construits et vue la référence fondamentale que constitue le Socle commun, que l’évaluation se fasse non plus par des notes mais en partant des objectifs de connaissances et de compétences.

Chaque équipe est libre dans ce cadre d’établir son propre référentiel, en déclinant par exemple par des items chaque objectif de connaissances et de compétences. Des logiciels comme Pronote ou Sacoche (et d’autres certainement) permettent de préciser ces items (pour Pronote, il faut des droits d’administrateur, en général détenus par le chef d’établissement).

Cette évaluation peut être la base du bilan périodique. Elle doit être bien distinguée du bilan de fin de cycle. Ainsi ce dernier est assez cadré (voir plus haut), avec 8 composantes et une échelle de maîtrise à 4 niveaux. L’évaluation en cours d’année et le bilan périodique peuvent par contre eux se fonder sur des items plus précis et sur une échelle totalement différente, à 3, 4 5 ou 6 niveaux. C’est l’équipe qui décide dans ce domaine. Et dans un même établissement, plusieurs pratiques peuvent se juxtaposer. Il faut simplement un minimum de cohérence pour les élèves et leurs familles.

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