L’école du socle, concrètement comment ça marche?Ecole du socle

Une expérimentation a été mise en place dans une école du Lot. Le SGEN-CFDT Midi-Pyrénées a posé quelques questions à son directeur, Dominique Bailly.

Comment c’est parti ?

L’entrée dans le dispositif se faisant sur la base du volontariat, il y a d’abord eu plusieurs réunions d’explications avec IEN et DASEN afin de connaître les tenants et les aboutissants.

Ensuite, avec l’aide de l’IPR SVT qui a en charge l’innovation pédagogique au rectorat, nous avons monté et déposé un dossier expérimentation (article national 34 qui permet d’expérimenter dans l’Education Nationale) qui court sur 3 ans.

Les classes de CM2 de Martel et de Cressenssac se sont engagées ainsi que tous les profs d’une classe de 6ème sur deux, dans laquelle ont été regroupés les élèves venant des deux écoles concernées.

Comment ça fonctionne?

Côté écoles (Cressensac et Martel – 13 Kms de distance), nous faisons les conseils de cycle III ensemble.

Côté liaison avec le collège, nous participons à un conseil pédagogique de 2 heures par mois. Nous y définissons les modalités de mises en œuvre, les moyens ainsi que les

activités scolaires pour parvenir aux objectifs fixés. Ils ont lieu sur le temps scolaire, nous avons donc un remplaçant dans notre classe. S’il n’y a pas de BD, le conseil n’a pas lieu.

Nous assistons aussi aux conseils de la classe de 6 ème et les profs viennent à nos conseils d’école.

Il n’y a pas de chef de projet, tout le monde est acteur (PE, Profs, Principale du collège, CPE, AED…).

Nous avons un fonctionnement autonome. Nous rédigeons le compte-rendu de chaque conseil pédagogique, tantôt les écoles, tantôt le collège. Nous le mettons en ligne sur l’espace réservé à l’école dans l’ENT (Environnement Numérique de Travail) du collège et l’envoyons à l’IEN.

Une évaluation du dispositif a lieu chaque année.

Quelles traductions concrètes sur le terrain?

En fait, l’objectif est d’arriver à un cycle III sur 4 ans. Nous avançons pas à pas et pour l’instant c’est d’abord une « super liaison » CM2-6 ème.

L’année dernière, 1ère année de l’expérimentation, nous avons harmonisé les programmes afin que les notions et compétences non acquises ou pas assez travaillées le soient en 6 ème.

Nous avons décidé des outils communs qui seront continués au collège afin d’éviter les redites (cahier de poésies/chants, anglais et classeur d’hist-géo/sciences/instruction civique/parcours culturel). L’anglais est dispensé en CM2 par la prof de 6ème. Les PPRE passerelles ont été construits avec les profs du collège. Nous avons mis en place plusieurs sorties et activités communes avec les 6ème (en sciences: élaboration de fiches de visite pour le gouffre de Padirac – en EPS: rencontre sports co – dans le domaine culturel: spectacle de théâtre, expo en arts plastiques et participation à école et cinéma). Les stages de remise à niveau pour les CM2 ont eu lieu au collège quand il y a des enseignants volontaires.


Quel bilan après une année?

Globalement positif.

Le passage en 6 ème ne pose plus problème, les élèves savent à quoi s’attendre car ils connaissent les locaux et les profs.

La réciproque est vraie et les élèves en difficulté doivent être mieux pris en compte et bénéficier d’une aide adaptée.

Les conseils de cycle communs et les conseils pédagogiques permettent un échange de pratiques. Il n’ y a pas de surcharge de travail car tout se fait sur le temps scolaire. Les écoles peuvent bénéficier de dispositifs normalement réservés au collège comme les interventions du CESC(Commission Education à la Santé et la Citoyenneté). Elles profitent de l’espace réservé à l’école dans l’ENT (Environnement Numérique de Travail) du collège qui permet la mise en ligne de travaux.

Et la suite?

Cette année, le RPI de Cuzance/Baladou (5 à 8 Kms) a rejoint l’expérimentation de fait, car les CM2 de Cuzance sont scolarisés à l’école de Cressensac. L’engagement d’une 6ème sur deux risque de ne pas suffire au vu des effectifs.

Les maîtresses de CM1 s’impliquent.

Nous allons travailler sur l’harmonisation des pratiques au niveau des évaluations pour une meilleure lisibilité par les élèves et les parents (actuellement il y a des codes couleur ou curseur ou codage ABCD et des notes).

Nous engageons les classes du CM1 à la 6ème dans le projet conte en partenariat avec l’ADDA et dans un travail avec le CESC pour prévenir les violences et les exclusions.

Nous sommes très inquiets sur deux points qui mettront un frein à l’expérimentation: le problème des remplacements pour les heures de conseil pédagogique, le non-renouvellement de notre EVS qui tapait les comptes-rendus et mettait tout en ligne.

Si le dispositif devient trop chronophage et si les moyens supplémentaires viennent à disparaitre, nous lèverons le pied.

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