Peut-on réellement se souhaiter une bonne année 2017 ? Le monde de l’Education nationale se pose la question en cette reprise, car les perspectives semblent tout sauf radieuses.
Un pessimisme de saison
Les choses commenceront fort, avec l’entrée en fonction le 20 janvier de Donald Trump, personnage qui inquiète, sans doute avec raison, la presque totalité du monde. Plus que son programme, qui sera subi surtout par les habitants des Etats-Unis, c’est son imprévisibilité, et par conséquent la facilité avec laquelle il sera manipulable, qui risque de faire entrer les relations internationales dans une ère d’instabilité.
La victoire des populismes, après le Royaume-Uni et les Etats-Unis, pourrait s’étendre cette année à la France et à l’Allemagne. Les élections dans cette dernière se tiendront à la fin de l’été, et Angela Merkel ne semble pour l’instant pas menacée. Cependant les inquiétudes sont grandes, Outre-Rhin, que des piratages comparables à ce qui s’est passé aux Etats-Unis ne faussent le scrutin. Et on a vu que tout était alors possible !
En France, au printemps, le second tour de la présidentielle semble déjà promis à un affrontement Marine Le Pen contre François Fillon. S’il n’est pas acceptable que la première puisse gagner, une victoire de François Fillon annoncerait des temps durs pour l’Education nationale et pour la plus grande partie des Français en général : augmentation du temps de présence des enseignants, 500 000 suppressions de postes de fonctionnaires, des atteintes à la Sécurité sociale, le tout enrobé d’un conservatisme chrétien revendiqué.
Sommes-nous cependant réellement condamnés à ce sort ?
François Fillon a largement gagné les primaires de la droite ; longtemps boudé par les médias, son programme est alors largement resté méconnu. Cependant, l’image d’un conservatisme bon teint qui l’a aidé à gagner s’est maintenant dissipée, et la réalité de son programme ultra libéral est devenu un boulet. Certains se posent même la question de sa présence au second tour.
Ainsi, une gauche unie, voire fédérant largement vers le centre, aurait une réelle chance de triompher. C’est aujourd’hui difficilement imaginable, mais attendons de savoir si la primaire de la gauche donnera à cette possibilité la dynamique nécessaire. Les philosophes des Lumières ont préparé la révolution démocratique contemporaine et la France reste dans le monde un modèle symbolique dans ce domaine, avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Les deux derniers ont du plomb dans l’aile, la France est maintenant scrutée et beaucoup dans le monde y attendent un sursaut comparable à la manifestation monstre du 11 janvier 2015 à la suite des attentats contre Charlie et l’Hypercasher.
Sera-ce l’année de la relance de l’Europe ? En réaction à l’isolationnisme annoncé des Américains et à l’attitude menaçante de la Russie, l’Union européenne pourra peut-être (enfin) assumer son rôle de protection des populations européennes, en rappelant que l’unité fait la force face à l’adversité. Trump et Poutine pères fondateurs de l’Europe, cela paraît improbable, mais sait-on jamais …
D’autres raisons d’être optimistes sont, pour l’instant, plus tangibles.
Nos salaires vont augmenter, de quelques points d’indice en janvier 2017, point d’indice qui augmentera lui-même de 0.6% en février, bref entre 40 et 50 euros de plus sur la fiche de paye par mois (voir ici le détail). C’est un petit peu électoraliste comme mesure, mais après 6 ans de gel, personne ne crachera dessus !
Le chômage a enfin entamé une solide baisse, même si le niveau reste globalement élevé. L’optimisme des Français dans ce domaine repart à la hausse (voir ici). La peur du chômage et du déclassement, cancer de notre démocratie, recule à grands pas : c’est une bonne nouvelle.