Image carte scolaire NormandieLes organisations syndicales ont été destinataires de documents de travail pour préparer le Comité technique du 18 janvier prochain. A première vue, si on la compare avec ce qui s’est passé il y a un an, elle est un peu plus favorable. Mais à y regarder de plus près, il semble encore une fois que les départements « ex » bas-normands ne sortent pas gagnants de la fusion des deux académies !

Il y a un an, l’académie alors en pleine fusion perdait 4108 élèves, et rendait 52 postes.

Les prévisions pour septembre 2021 indiquent une baisse de 4801 élèves. Mais l’académie devrait au contraire gagner 25 postes.

Il devrait donc y avoir matière à être plus optimistes ! sauf que si on observe la ventilation prévue de ces 25 postes, les départements de l’ex-académie de Caen ne sortent pas gagnants, à l’exception du Calvados.

En effet, alors qu’ils représentent une faible part de la baisse du nombre d’élèves normands, les départements de la Manche et de l’Orne vont payer le plus lourd tribut à la carte scolaire normande.

Un chiffre par exemple : l’académie Rouen-Caen comprend 279 437 élèves. La baisse du nombre d’élèves dans l’Orne représente moins de 0.2% de cet effectif. La baisse du nombre d’élèves en Seine Maritime en représente 0.4 %, soit deux fois plus.

Mais la conséquence n’est pas celle qu’on pourrait attendre : l’Orne va perdre 8 postes. La Manche, qui perd 0.3 % des effectifs normands devrait rendre 7 postes. La Seine Maritime va en gagner 33 ! (Le Calvados, avec -0.3 %, devrait gagner 7 postes…)

Avec une évolution des effectifs globalement équivalente l’an dernier, on avait eu droit à une carte scolaire semblable, en pire : Orne = – 26, Seine Maritime = + 6 !

Pourquoi cet acharnement ?

Parce que l’objectif de la rectrice, c’est la convergence des P/E (Nombre total d’enseignants pour 100 élèves) dans l’ensemble des départements normands, actuellement inégaux : 6,5 enseignants pour 100 élèves dans l’Orne / 5,6 enseignants pour 100 élèves en Seine Maritime.

On pourrait trouver la démarche logique si ces deux départements avaient un profil équivalent. Or, ce n’est pas le cas ! et c’est d’ailleurs pour cette raison que le Calvados et l’Orne, dans le cadre de l’académie de Caen, n’ont jamais été traités de la même manière :

En effet, un département rural, parce qu’il a un réseau d’écoles globalement plus petites et plus dispersé, a davantage besoin d’enseignants pour offrir une qualité de service équivalente à ce qui peut se faire dans un département plus urbain (ce qui correspond au profil de la Seine Maritime).

Les élus du SGEN CFDT rappelleront lors du CTA du 18 janvier la nécessité de tenir compte de ces paramètres pour préparer une carte scolaire de qualité.