La Capa du 14 janvier a été essentiellement consacrée au sujet des contestations des appréciations suite aux rendez-vous de carrière 2017-2018.

Voir ici les problèmes posés par la mise en oeuvre de la procédure l’année dernière.

Voir ici les modalités de contestation.

Voir ici notre déclaration liminaire.

 

Le constat des difficultés de la mise en place l’année dernière

Personne n’a contesté ces difficultés. Toutes les organisations les ont soulignées. L’administration, représentants des évaluateurs compris (IPR et chefs d’établissement) n’a pas non plus tenté de cacher ces problèmes.

Les contestations déposées par les collègues ont porté surtout sur le 3ème rendez-vous de carrière, celui du 9ème échelon, qui joue sur la vitesse d’accès à la hors-classe. Un quart des collègues ont contesté ! Par contre, les résultats des deux premiers rendez-vous, aux 6ème et 8ème échelons, qui permettent de gagner un an éventuellement pour 30 % des collègues, n’ont amené que très peu de contestations (moins de 3 %).

Le constat partagé est qu’il y a eu incompréhension des personnels concernés quand ils ont comparés les 11 avis reçus sur leurs items (très souvent “excellent” ou “très satisfaisant”) avec leur appréciation finale (une majorité de “satisfaisant”). Si fondamentalement le problème vient de l’utilisation des mêmes termes pour deux choses différentes (une évaluation dans l’absolu pour les items, un classement proratisé pour l’appréciation), et qu’il ne faut donc pas accorder grand sens sur le fond à un “excellent” ou à un “satisfaisant” dans les appréciations, beaucoup de collègues ont très mal vécu ces jugements.

On a donc paradoxalement un progrès dans l’évaluation, moins inéquitable qu’avant, plutôt vécue comme une dégradation par beaucoup de collègues. Cependant le travail syndical, mené depuis septembre, a permis de mettre l’administration devant ses responsabilités et celle-ci les a assumées (voir plus bas).

 

La mise en place d’une “jurisprudence”

Le travail de révision était le premier jamais mené en capa, puisque les rendez-vous de carrière ont commencé l’année dernière. Les décisions prises auront donc une valeur d’exemple, de “jurisprudence” pour les années à venir. Voici quelques enseignements.

Nous avons pu constater qu’en général le travail des services du rectorat avait été cohérent et relativement individualisé, à l’intérieur des cadres établis par les textes qu’ils doivent respecter. Même si la cohérence de ces derniers et les retards dans leur publication par le ministère n’ont pas facilité ce travail.

Les avis sur les 11 items jouent un rôle considérable. Le classement se fait d’abord par eux. Cependant, les appréciations littérales ne sont pas du tout négligées. Elles permettent de différencier entre les nombreux “ex-aequo”. Elles peuvent aussi rattraper des avis moyens ou inversement dégrader de bons avis. Tout est dans la nuance dans ces appréciations. La moindre réserve de l’évaluateur coûte cher !

Nous conseillons donc d’être très attentifs aux avis et aux appréciations littérales qui sont communiquées en fin d’année scolaire. Il faudra être réactif et très vite demander un changement s’il y a un problème.

En particulier, il a été clairement rappelé que les rendez-vous de carrière ne sont plus des inspections. Ils portent sur le déroulement d’une portion de carrière, et non plus sur un instant “T”. Une appréciation littérale de l’inspecteur qui se borne à faire le compte-rendu d’une séance n’est normalement plus acceptée.

 

Une année exceptionnelle.

Sur les 21 demandes de révisions, 13 ont été acceptées. C’est beaucoup et ce ne sera sans doute pas le cas tous les ans ! Nous avions demandé à ce que le rectorat soit bienveillant cette année, au vu des multiples problèmes constatés, pour qu’aucun collègue ne soit lésé individuellement. Nous avons été écouté. Aussi le quota “d’excellent” a été légèrement dépassé, et celui de “très satisfaisant” a été complété. Il est fort peu probable que tous les ans, une telle bienveillance sera poursuivie. Normalement, les problèmes de mise en place seront dépassés et les distorsions entre avis et appréciation finale ne seront plus d’actualité.