Il s’agit de la deuxième promotion à la classe exceptionnelle. Rappelons que la première a eu lieu plus tôt dans l’année, de façon rétroactive au 1er septembre 2017.

 

Rappelons que les “évaluateurs primaires” (chefs d’établissement et IPR) écrivent une appréciation et qu’ensuite le recteur donne un avis (Excellent, Très satisfaisant, Satisfaisant ou Insatisfaisant). C’est cette avis qui est discuté en CAPA et qui peut être modifié.

Ensuite, l’avis donne des points (140, 90, 40 ou 0) que l’on combine avec des points d’ancienneté (de 3 à 48, voir le tableau sur ce lien). Le total permet le classement. En cas d’égalité, c’est l’ancienneté de corps (certifié) qui est prise en compte, puis l’ancienneté dans la hors-classe, puis l’ancienneté dans l’échelon.

Deux “viviers” inégaux permettent l’accès à la classe exceptionnelle. Le premier (80 % des promus) nécessite l’exercice durant au moins huit ans de certaines fonctions. Le second vivier (20%) est accessible à tous les titulaires du dernier échelon de la hors-classe.

Plus de détail sur les conditions sur ce lien.

La capa a eu lieu à Caen le 2 juillet, précédé d’un groupe de travail le 28 juin. Plusieurs enseignements peuvent être retenus.

– Le vivier 1 est surdimensionné actuellement pour l’académie. 105 promotions étaient possibles, et seulement 67 ont été proposées … faute de candidats ! Les conditions actuelles sont trop restrictives, malgré un léger assouplissement. Ainsi 197 dossiers avaient été déposés, et 68 donc seulement étaient recevables dans le cadre des textes actuels (1 candidat a eu un avis insatisfaisant). Il est probable que dans les prochaines années encore, la totalité des personnes recevables soient promues. Il est d’ailleurs nécessaire de rappeler qu’il faut candidater. Certains collègues qui l’avaient fait pour la campagne 2017 ne l’ont pas refait pour la campagne 2018 alors qu’ils l’auraient pu. Ils n’ont donc pas pu être promus !

– Pour le vivier 2 par contre, le problème est inverse : 29 promotions possibles pour 535 candidats ! De fait, ici l’avis du recteur est déterminant. Il s’agit en fait surtout de l’avis de l’IPR. Ceux-ci donnent par discipline leur “short list” qui est reprise par le rectorat en respectant à peu près un équilibre entre disciplines. L’avis du chef d’établissement est peu pris en compte, sauf s’il est plutôt défavorable. Difficile de modifier cette liste proposée, mais deux raisons peuvent les modifier. D’une part il y a une nécessité de respecter l’équilibre hommes/femmes du corps. Ainsi, certains candidats femmes ont pris la place d’autres candidats hommes. D’autre part, les organisations syndicales ont quand même réussi à faire intervenir le principe de tenir compte du départ probable à la retraite. Ainsi cette année, nous avons fait “remonter” des collègues de 1957 ou plus vieux, qui étaient proches des derniers promus, aux dépens de collègues nettement plus jeunes.

– Si vous êtes  nommés à la classe exceptionnelle au 01/09/2018  et par liste d’aptitude au corps des agrégés, vous devrez renoncer à une des ces deux promotions. En effet, il n’est pas possible de bénéficier de deux promotions à une même date.

Avant de prendre votre décision, il faudra comparer les perspectives d’évolution de carrière suite à ces deux promotions ; en effet, il est possible qu’il soit plus intéressant  de rester dans le corps des certifiés car vous atteindrez plus rapidement l’indice 972. Le détail sur ce lien (à la fin).

 

Le reclassement des promus est expliqué ici.

 

Les revendications du SGEN-CFDT

Il est évident que les conditions d’accès au vivier 1 ne sont pas adaptées, car trop restrictives. Et c’est le cas pour la plupart des corps. L’administration a eu peur des recours juridiques et a voulu fonder les critères sur des éléments facilement vérifiables administrativement parlant (arrêtés, décrets). Ainsi les formateurs du second degrés doivent justifier depuis huit ans d’une certification qui n’existe que depuis 2 ans ! D’autres anomalies sont aussi notées. Il est donc nécessaire de faire entrer dans la réalité la raison d’être de cette classe exceptionnelle : la reconnaissance de certaines fonctions.

Cependant le gros problème reste que la présence en éducation prioritaire (ZEP puis REP), principale pourvoyeuse de candidatures à la classe exceptionnelle, a toujours concerné peu de monde dans notre académie. Faut-il réfléchir à une ouverture plus grande des possibilités du vivier 2, temporairement ? Il faudra bien en voir les conséquences, car de toutes façons, tout le monde n’accèdera pas à ce nouveau grade, contrairement à la hors-classe. Et il faudra bien choisir les plus “méritants”, alors que l’expérience montre que cela n’a jamais été équitable. Ne vaudrait-il pas mieux que les critères du vivier 2 soient clairement destinés à prendre en compte les cas des collègues qui entrent dans l’esprit des fonctions éligibles  et non dans la lettre ?