La baisse démographique amorcée depuis plusieurs années dans l’académie de Caen se poursuit, elle fait même de notre académie, la seule à perdre des postes en France.
Dans le premier degré, la baisse importante se traduit cependant par une petite augmentation du nombre de postes. Nous saluons cet effort. Nous avons cependant un certain nombre d’interrogations sur le fait de consacrer 5 postes à la promotion de l’allemand. Si le rapport avec la disparition de nombreuses classes bilangues en collège est évident, nous nous interrogeons sur les modalités et l’efficacité d’un tel effort en postes. Nous aimerions aussi savoir quelle est la « politique des langues » à laquelle il est fait référence et qui l’a définie.
Dans le second degré, la baisse des effectifs amène malheureusement une diminution de la dotation ministérielle. Cette baisse se produit essentiellement en collège et vous amène à y proposer la suppression de 64 postes. C’est un bien mauvais signal envoyé aux collègues qui préparent la mise en place de la réforme du collège à la rentrée 2016. Certes ces suppressions de postes n’ont rien à voir avec la réforme, et le taux d’encadrement restera le même qu’à cette rentrée. Cependant, dans le climat de défiance envers les autorités qui se développe, les raccourcis seront difficiles à éviter. D’autant plus qu’on peine à distinguer les créations de postes promises par madame la Ministre pour accompagner cette réforme.
L’harmonisation du calcul de la DHG des collèges entre les trois départements est une bonne chose. Nous déplorons cependant que le groupe de travail académique qui s’est penché sur le sujet n’ait pas associé les organisations syndicales. Nous nous trouvons mis devant le fait accompli, alors qu’il s’agit d’un sujet sur lequel nous travaillons tous les ans et donc pour lequel nous avons une certaine expérience.
Ainsi, la définition d’un seuil de 30 élèves de la cinquième à la troisième va mettre les établissements en difficultés. L’arrivée fréquente de nouveaux élèves en cours d’année va créer des classes à 31 ou 32 élèves, alors que dans la plupart des établissements, les salles de classe sont équipées pour trente maximum.
Autre problème, les classes à 28 en sixième ne prennent pas en compte que dans les établissements qui accueillent des SEGPA, on va maintenant demander aux collègues de favoriser l’inclusion des élèves en fin de cycle 3. Le poids de cette inclusion est pris en compte (légèrement) pour les Uliss, pourquoi ne l’est-il pas pour les SEGPA ?
Le SGEN CFDT soulignait déjà fortement en 2014 la nécessité de prendre en compte la baisse démographique en toute transparence et demandait que soient maintenues des structures pérennes et de qualité. Force est de constater qu’au-delà des statistiques et des discours alarmistes des autorités académiques, on continue à agir sous la pression de l’urgence. Les leçons du passé concernant les fermetures des collèges Lemière et du Chemin Vert par exemple, n’ont pas été retenues puisque l’annonce de la disparition du collège de Cabourg a été faite par la presse sans aucune concertation avec les personnels et les familles concernés. On l’annonce aujourd’hui aux représentants du personnel sur une demi-feuille. L’ouverture en même temps à Cabourg d’un collège privé est le symbole de l’incapacité des autorités rectorale et académique à penser une politique de réseau d’établissements sur le long terme. Depuis 10 ans au moins, le SGEN-CFDT a réclamé auprès des inspecteurs d’académie puis du DASEN une mise à plat de la situation dans ce territoire qui concentrait plusieurs établissements moyens ou petits. On nous répondait qu’il n’y avait pas urgence. Aujourd’hui, sous la pression de la baisse démographique et de la concurrence du privé, le collège public se voit contraint de baisser pavillon. Les recteurs successifs n’ont pas réussi, ou pas voulu, empêcher l’installation de ce collège privé dans une zone où pourtant, on ne manquait pas d’établissements. Au moment où la promotion du vivre-ensemble est devenu une priorité pour notre société, on affaiblit encore dans notre académie la mixité sociale.
L’impact de la baisse démographique importante dans notre Région continuera à avoir des conséquences indéniables sur nos structures scolaires, les réponses à y apporter doivent se trouver dans un dialogue social lui aussi de qualité. Le SGEN CFDT souhaite prendre part aux réflexions et aux décisions qui pourraient être prises dans l’objectif de réviser l’implantation d’établissements dans notre académie.