Actualité et contexte national :
L’assassinat de 17 personnes qui avaient le simple tort d’être des journalistes libres, de porter l’uniforme ou d’être juifs a provoqué une réaction d’une ampleur sans précédent.
Réaction sans précédent mais pas unanime qui a souligné une fracture de notre société et place aujourd’hui l’Ecole au centre de tous les débats autour des questions de la laïcité et du vivre ensemble.
Deux rapides remarques sur ce point :
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le refus de quelques élèves d’observer une minute de silence, a été largement médiatisé. Par contre les médias ont peu ou pas mentionné que la majorité des commerces et des entreprises étaient solidaires, mais pas au point de baisser leur rideau, ou de suspendre leur production pour organiser collectivement cette mn de silence.
L’Ecole a un rôle et une responsabilité particulière, mais les questions d’exclusion, de rejet, de racisme doivent aussi se débattre et trouver des réponses hors de ses murs.
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Il n’y a pas eu à notre connaissance de tensions particulières dans les établissements de notre région. Toutefois, des collègues se sont sentis insuffisamment armés pour aborder ses questions avec leurs élèves. Des débats se sont parfois imposés, à chaud, sans recul et sans préparation collective, il a fallu souvent improviser.
Les questions d’éducation, de citoyenneté, de laïcité ne doivent pas être le domaine réservé du prof d’histoire et du CPE, mais au contraire concerner l’ensemble des personnels. A cet effet nous espérons que la mobilisation de la formation initiale et continue annoncée par notre ministre se développera rapidement.
REP :
La redéfinition de la carte et de la politique des REP permet à notre académie de bénéficier de 4 REP de plus. Pourtant, elle nous laisse dans l’expectative ; elle s’est faite sans créer de dynamique, sans y associer les personnels. La réussite des REP ne dépend pas de l’attribution standardisée de moyens supplémentaires mais de moyens adaptés à des problématiques particulières pour un projet et une dynamique locale.
Nous regrettons aussi dans la définition des REP, l’entrée exclusivement collège, qui ne permet pas à des écoles “orphelines”, situées dans des quartiers sensibles, de relever de l’éducation prioritaire.
1er degré :
De nouveaux critères ont été établis pour répartir les 2511 créations de postes. Pas totalement compréhensibles et transparents, ces critères corrigent toutefois l’effet de seuil qui existait dans le classement précédent. Ils prennent un peu plus en compte les difficultés sociales et un peu moins le critère rural ; ils accompagnent aussi un peu plus les évolutions démographiques.
Pour une académie comme la nôtre qui est une de celles qui perd le plus d’élèves, qui était classée dans le groupe rural, cette nouvelle méthode d’attribution des emplois marque une réelle rupture. Après la Guadeloupe et la Martinique, l’académie de Caen est en valeur absolue et en % celle qui perd le plus d’emplois.
Avec 29 postes suppressions, la carte scolaire, dont nous dénonçons la date tardive (après les élections départementales), va être difficile cette année. Avec 29 postes en moins nous devrons financer les priorités nationales et la dizaine de postes nécessaires pour nos 6 nouvelles REP.
Vous nous proposez de répartir ces 29 suppressions de la façon suivante : -14 dans le Calvados, –8 dans l’Orne et –7 dans la Manche.
Nous n’avons pas de proposition alternative ni de remarques particulières sur cette répartition.
Ce que nous contestons, ce sont ces 29 suppressions. Sans nier la réalité de notre baisse démographique, nous rappellerons qu’elle a été accentuée par la concurrence des écoles privées qui se sont exonérées de la réforme des rythmes.
CIO
Nous ne savons pas pourquoi le rectorat propose la fermeture du CIO de Caen1. Aucune motivation ne nous a été présentée. Certes, le traitement des personnels en carte scolaire semble se faire de façon satisfaisante, mais pour autant nous espérons que cette décision n’en préfigure pas d’autres dans l’académie.
2nd degré
Nous prenons acte de la baisse du nombre d’élèves au niveau des collèges, et de la hausse au niveau des lycées. Que vous proposiez des suppressions de postes dans les premiers et pas dans les seconds correspond donc à une certaine logique. Cependant, comment expliquer l’absence de création de postes en lycées ? D’autant plus que la même situation s’était présentée l’année dernière. On assiste donc à une augmentation régulière du nombre d’élèves en lycées, qui continuera dans les années prochaines, et à une stabilité des moyens donnés aux équipes. Il y a la un paradoxe.
Autre question qui mérite d’être posée : le remplacement des enseignants pose des difficultés récurrentes depuis des années. Et pourtant, aucun poste de TZR n’est créé. Avec une réduction du vivier de contractuels, suite aux concours réservés, qui va-t-on mettre en face des élèves quand un enseignant est absent ?
Les décrets sur le service enseignant dans le Second degré de 1950 ont été remplacés par ceux de 2014.
Ce changement prend en compte l’évolution du métier enseignant qui n’est plus seulement un face à face pédagogique
En particulier, il donne la possibilité de moduler ce service entre ce face à face et d’autres missions, tout aussi importantes. (article 3).
Cependant, l’entrée en application à la rentrée 2015 se fait à rebours de l’esprit de ce texte : passage quasi systématique des missions qui pouvaient être en heures postes (décharges) en indemnités, ce qui veut dire en temps supplémentaire.
Un problème se pose en particulier chez les administrateurs réseaux. Jusque-là, de nombreux collègues pouvaient obtenir une décharge de leur service pour cette mission. Cela ne semble plus possible, tout sera attribué en indemnités, sauf peut-être dans quelques cas qui ont été dores et déjà radicalement limités par le rectorat.
On risque donc d’avoir de nombreux collègues qui abandonnent leurs fonctions d’administrateur réseau, car ils veulent du temps et pas des indemnités. Hors un administrateur réseau ne se remplace pas comme cela. C’est une compétence qui s’acquiert après une formation importante et suivie, et surtout grâce à l’expérience. Une indemnité ne crée pas la compétence !
Au moment où se met en place le nouvel ENT académique, l’Educ de Normandie, au moment où le pays, à travers les annonces faites par le président de la République, lance un plan numérique d’envergure, on se prive d’éléments moteurs dans les établissements, propres à lancer une dynamique, à conseiller et à rassurer les collègues et les élèves. Quelle image donnera-t-on aux parents d’élèves et aux collectivités locales qui financent l’ENT si au moment où se dernier est lancé, se multiplient les problèmes de maintenance ? Ou si les collègues boudent le nouveau système faute de soutien ?
Nous demandons donc le respect de l’esprit du décret de 2014, et la possibilité donnée aux collègues de prendre en charge des missions en décharge de service.