Les premiers stages ont eu lieu en novembre, “réservés” aux “happy few” volontaires. Des stages (ou concertations) par établissement ont ensuite eu lieu au début de l’hiver.

Depuis mars, les stages disciplinaires ont commencé, sur en général deux journées.

Quelques remarques

“Ce n’est pas si catastrophique que cela !”

De nombreux collègues découvrent que cette réforme n’est pas l’apocalypse annoncée par certains il y a un an. Il y a un décalage important entre les discours prononcés encore aujourd’hui par les représentants syndicaux du SNES, de Sud, de FO, de la CGT ou du SNALC dans les différentes instances rectorales, et la réalité du ressenti de ces formations par les enseignants.

Ces stages sont le lieu d’un espace de liberté pédagogique qui séduit de nombreux collègues. Les programmes beaucoup moins lourds et directifs que les précédents permettent de laisser libre cours à une réelle créativité.

En même temps, beaucoup s’aperçoivent que la philosophie de cette réforme est déjà présente dans un certain nombre d’actions qu’ils mènent devant les élèves. De nombreuses choses peuvent être reprises.

“Tout n’est parfait, loin de là”

Il faut bien admettre que le degré de satisfaction est mitigé selon les disciplines (nous n’en citerons aucune). De toute évidence, certains IPR ont décidé de largement déléguer aux formateurs. Pourquoi pas, puisque la réforme prône la liberté des équipes pédagogiques : l’intervention d’une hiérarchie trop proche pourrait empêcher celle-ci. Cependant les formateurs sont parfois “lâchés” sans informations particulières et doivent se débrouiller avec les textes officiels.

D’un autre côté, dans d’autres disciplines, certaines (longues) interventions d’IPR sont plutôt contreproductives ! De fait, les exemples construits par les formateurs, dont il faut saluer le travail, sont souvent les parties les plus intéressantes du stage.

Certaines disciplines font même du recyclage d’anciennes formations. Là encore, c’est aux formateurs de se débrouiller pour répondre aux attentes des collègues qui viennent eux pour la réforme.

“Collabos”

Il faut dénoncer le comportement plus que déplacé, bien que rarissime, de certains collègues qui confondent revendications syndicales ou politiques, parfaitement légitimes, et pratique professionnelle. Ainsi certains formateurs ont été littéralement agressés, accusés d’être des “collabos” ou des “vendus au gouvernement” (gouvernement qui, rappelons-le tout de même, a été désigné suite à des élections démocratiques et non après une invasion militaire).

Il est inquiétant de constater que certains sont tellement persuadés que leurs convictions sont les seules valables qu’ils en viennent à abandonner la tolérance la plus élémentaire et qu’ils se défoulent sur tout ce qui ressemble de loin à une autorité. Comme Don Quichotte, se prenant pour un preux chevalier, confondant moulins à vents et géants.

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