Monsieur le délégué académique à la formation professionnelle initiale et continue,

Le Sgen-CFDT suit avec attention la situation, depuis plusieurs mois, à la DIAFPIC de Normandie devenue récemment DRFPIC. Si le SGEN-CFDT a soutenu la fusion des anciennes DAFCO et DAET de Caen avec la DAFPIC de Rouen il y a trois ans, force est de constater que la nouvelle structure ainsi créée, la DIAFPIC, n’a pas trouvé son équilibre, et que les conditions de travail sur les sites de Caen comme de Rouen n’ont cessé de se dégrader.

Depuis 3 ans, la direction de la DIAFPIC est absente ou instable. Il a fallu en 2016 attendre plusieurs mois avant qu’un premier DAFPIC puisse être nommé et présent. La situation vient de se reproduire avec votre arrivée, que l’on peut qualifier de tardive puisque votre prédécesseur est parti en avril dernier. Ainsi, sur 3 années, la DIAFPIC n’a pas eu de délégué durant 8 mois, soit un quart du temps.

Deux adjoints nommés fin 2016 ont été remerciés un an 1/2 plus tard. Trois nouveaux personnels les ont remplacés à la rentrée dernière avec une nouvelle répartition des tâches. En septembre 2019, nous sommes revenus à deux adjoints avec, encore, une réorganisation des attributions. Leurs lieux d’exercices principaux ont varié quasi chaque année, entre Caen et Rouen, comme d’ailleurs celui du DAFPIC qui est maintenant à Rouen après trois années à Caen.

Cette instabilité peut s’expliquer par les tâtonnements inévitables lors de la création d’une nouvelle structure, mais les changements de recteurs ont aussi largement joué : conçue par le recteur Cabourdin, la création de la DIAFPIC s’est faite sous le recteur Rolland travaillant au début avec son homologue rouennaise, puis seul. Enfin, la rectrice Gavini-Chevet a voulu marquer de nouveaux choix en arrivant cette année, ce qui explique le retard de la nomination d’un nouveau DAFPIC, promise pourtant pour le mois de mai dernier.

La liquidation du GIP de Caen et le plan social afférent ont largement impacté aussi le fonctionnement de la DIAFPIC. Cela a eu lieu l’année dernière, mais c’est cette année que les effets s’en font le plus sentir avec la fin définitive de nombreux emplois. Si le GIP de Rouen a en théorie repris une partie des activités, nous constatons de fait une disparition de nombreux postes administratifs. A Caen, il y a moitié moins de personnels pour épauler les CFC dans leurs tâches. A Rouen, la situation est identique. Cette baisse drastique ne s’accompagne pourtant pas d’une réduction du volume des missions de la DIAFPIC. Par ailleurs, le service des projets européens de Caen a vu disparaître la totalité de ses chargés de mission. Leur remplacement n’a été, à ce jour, pas encore confirmé.

Il est évident que les personnels en place ne vont pas pouvoir continuer très longtemps à assurer une somme de travail tout à fait anormale !

D’autant plus que les personnels sont inquiets pour leur avenir. Beaucoup sont persuadés que leur poste sera à court ou moyen terme supprimé. De nombreux collègues préfèrent partir dès maintenant faute de lisibilité sur le devenir de leur mission. Combiné aux départs « forcés » à cause de la fermeture du GIP, on assiste à une perte de compétence forte et brutale. Elle est dramatique pour les postes administratifs du site de Caen. Elle est définitive pour les projets européens où les personnels ne reviendront pas. Elle est inquiétante au DAVA de Caen ou le personnel chargé d’organiser les jurys de la VAE part à la retraite en 2020 et ne peut pour l’instant pas former un successeur qu’il ne connaît pas et dont il n’est même pas sûr qu’il sera un jour nommé, cette difficulté se combinant à la réduction des moyens attribués par l’institution pour mener la mission régalienne sur le territoire de Caen. Concernant les CFC affectés à la DIAFPIC, le flou sur leur nombre, leur mission et leur degré d’autonomie semble aussi être facteur de désorganisation et d’inquiétude sur le devenir des postes.

Enfin le management pose de nombreuses difficultés. La direction de la DIAFPIC ne semble pas avoir pris les mesures nécessaires pour que les échanges d’informations entre les personnels de Caen et de Rouen soient facilités. Il y a très peu de rencontres, y-compris quand des fonctions passent d’un site à l’autre (tuilage). Les schémas de circulation des informations ne sont pas clairs. Certaines exigences hiérarchiques semblent incompréhensibles, faute d’avoir précisé ce qui est attendu des personnels. Les conditions pour un travail collaboratif de qualité entre les acteurs autour des différents projets à mener ne sont plus présentes.

Depuis plus d’un an, tout semble en attente. La conséquence en est une dégradation rapide des conditions de travail, une insécurité sur la pérennité des postes et une perte rapide des compétences. Tout cela alors que les évolutions récentes de la législation font que la DIAFPIC se trouve confrontée à de nombreux enjeux dans un milieu de plus en plus concurrentiel. Et in fine, de nouveaux postes risquent d’être impactés.

Votre arrivée coïncide donc avec la nécessité forte que vous affichiez une vision stratégique claire, partagée par les personnels et que vous attribuiez les moyens nécessaires pour maintenir et développer leur mission au sein d’une organisation plus sereine. Nous demandons à vous rencontrer le plus rapidement possible pour échanger à ce sujet et pour répondre lors de cette construction aux préoccupations fortes des personnels.

Le secrétaire général du SGEN Basse-Normandie,

Olivier Buon

Le 11 septembre 2019

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