Annoncée dans les médias (pourquoi faudrait-il en parler d’abord aux principaux intéressés ?), cette consultation des enseignants vise à “connaître à la fois leur ressenti, leurs préconisations, leurs idées, leur volonté”. Elle aura lieu du 3 au 17 mars.

Difficile de critiquer en soi que le ministre se préoccupe des avis de ses personnels. Au contraire, les organisations syndicales passent (en ce moment) leur temps à demander que Jean-Michel Blanquer sorte de sa tour d’ivoire.

La difficulté est plutôt que notre ministre a jusque-là très peu tenu compte des avis qui lui ont été donnés. Le cas actuel de la réforme des lycées en est un malheureux exemple : alerté par les enseignants, les chefs d’établissement et les corps d’inspections sur tous les problèmes qui se profilaient (et qui ont commencé à se réaliser), le ministre n’en admet que certains, du bout des lèvres, quand il n’est plus possible de les nier.

Il semble plutôt, de l’aveu même du ministre (sans doute involontaire), que cette consultation vise à justifier des décisions déjà prises : un retour du “mérite” dans la gestion des personnels. “Quand on fait des enquêtes on voit souvent que les professeurs ne sont pas hostiles à la notion de mérite” dit-il lors de la même interview (voir le lien ci-dessus). Il est donc fort possible que bientôt Jean-Michel Blanquer utilisera (dans les médias) les résultats de l’enquête pour valider ce qu’il veut faire passer. Il est vrai qu’actuellement, l’ensemble des syndicats est vent debout contre le fait qu’une partie des augmentations de salaire prévues pour garantir le maintien des pensions de retraites aux enseignants se ferait “au mérite”. Il s’agit pour le ministre, l’hypothèse est en tous cas concevable, de donner le change en utilisant une recette maintenant bien usée : accuser les corps intermédiaires (et donc les syndicats) de ne pas représenter les vrais gens.

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