Ci-dessous les chiffres transmis par le rectorat de Caen. Ces chiffres sont sous-évalués par le mode de calcul. Les personnels absents en début de journée sont dénombrés, et divisés par le nombre total de personnels de l’école ou de l’établissement. Ainsi les enseignants qui n’ont pas normalement un cours le matin de la grève, les temps partiels pour les administratifs, etc., ne sont pas pris en compte s’ils sont gréviste. L’intérêt de ces chiffres est qu’ils sont toujours calculés de la même manière et qu’ils permettent une comparaison d’une grève à l’autre.

  17 décembre 5 décembre (rappel)
1er degré 16% 47%
Collèges 31% 57%
LGT 18% 39%
LP 11,5% 29%
Administratifs 7% 20%

La mobilisation de l’Education nationale a été plus faible (deux fois moins en général) que le 5 décembre. Pourtant les cortèges étaient encore imposants, mais sans doute moins “enseignants” et plus interprofessionnels. L’appel CFDT le 17 décembre a sans doute eu un impact largement en-dehors de ceux qui s’étaient mobilisés le 5 décembre (surtout les enseignants et les régimes spéciaux). Le retour de l’âge pivot dans le discours du premier ministre (qui touche peu le monde enseignant), impacte directement de nombreux salariés du privé mais aussi de toutes les fonctions publiques.

Il faut cependant relativiser. Les chiffres du 5 décembre sont exceptionnels. La grève du 17 décembre est une grève bien suivie, alors même que de nombreux collègues en sont à plusieurs jours de retraits sur leurs salaires.

Les mesures annoncées par le ministre de l’Education nationale pourraient-elles rassurer les enseignants ? C’est peu probable, vu le peu de crédit de Jean-Michel Blanquer auprès de la profession. D’autant plus que des contreparties sont régulièrement évoquées. Le 5 décembre, les collègues ont montré massivement leur profond mécontentement sur leurs conditions de travail, sur le manque de reconnaissance dont ils se sentent victimes, sur l’abandon qu’ils constatent quand ils doivent mettre en oeuvre une réforme ou quand ils s’affrontent à une difficulté, ainsi que leur inquiétude face à une baisse programmée des pensions de retraites. Le message a été clair. Une partie des personnels donne maintenant un peu de temps au ministre pour en tenir compte. Une réponse, convaincante, ne doit pas trop tarder.

 

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