L’école inclusive demande des moyens. Le SGEN-CFDT est favorable à l’inclusion des élèves en situation de handicap, conformément aux préconisations de la Loi de 2005, mais exige des moyens adéquats pour sa mise en place effective. Sinon, cette « école inclusive » est condamnée à n’être qu’un slogan tandis que les personnels sont contraints de subir une dégradation de leurs conditions de travail et les élèves à vivre leur scolarité dans la souffrance !
L’amélioration des conditions de travail et de recrutement des AESH (Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap) est un élément incontournable, compte-tenu du rôle que ces personnels jouent dans la réussite des élèves handicapés.
Le SGEN-CFDT revendique pour les AESH :
· Un recrutement en CDI beaucoup plus rapide (actuellement possible à l’issue de 2 CDD de 3 ans)
· La prise en compte des années effectuées sur des contrats d’AVS pour accéder à un CDI
· Un exercice à temps plein dans le cadre d’un contrat unique (pas de « double-employeur », mais la signature de conventions entre l’Education Nationale et les collectivités locales _ Communes, Conseil départemental…)
· La reconnaissance de toutes les tâches effectuées (notamment les temps de concertation avec les enseignants, les responsables locaux… non pris en compte actuellement) dans le calcul du temps de travail
· Une formation effective dans tous les départements, adaptée aux besoins des personnels _ et le remboursement des frais de déplacement
L’expérimentation des PIAL (Pôle Inclusifs d’Accompagnement Localisé) et l’intention du ministère de les généraliser dès la rentrée 2019 suscite beaucoup d’inquiétude chez nos collègues AESH et enseignants.
Qu’est-ce qu’un PIAL ?
Il s’agit d’un dispositif qui a vocation à mettre en synergie, sur un territoire donné, l’ensemble des professionnels intervenant auprès des enfants en situation de handicap. Il concerne environ jusqu’à 250 élèves, peut intégrer un collège et plusieurs écoles. « Ils ont pour objet principal la coordination des moyens d’accompagnement humain au sein des écoles et établissements scolaires de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat. » Cf projet de Loi Blanquer _ février 2019.
Ce nouveau cadre, plus près des réalités du terrain et des besoins, devrait normalement être un facteur d’amélioration des conditions de travail des AESH et de la prise en charge des enfants concernés.
Mais au vu des remontées des actuelles expérimentations, il est à craindre que des motivations d’optimisation des moyens humains aient primé au détriment des objectifs présentés plus haut…
Il est donc urgent de faire une évaluation objective de ces PIALs avant d’envisager toute généralisation !
Il serait inacceptable que des objectifs de réduction des coûts guident la politique éducative avant toute autre considération !